lundi 30 juin 2014

Henry James, Owen Wingrave...

(Publié le 5 Juin 2007)
Henry James, Recueil de 4 nouvelles, éditions Rivage.
Owen Wingrave, 1892
Mrs Wingrave veut dissuader son fils Owen de renoncer à sa carrière militaire. Elle invite Mr Coyle, le moniteur d'Owen, au manoir de Paramore, où les traces de la tradition militaire sont omniprésentes, des tableaux de glorieux ancêtres à une mystérieuse "chambre blanche". Pourtant, Coyle comprend que ses efforts son vains : Owen est jeune homme écoeuré par la guerre.
 Sir Dominick Ferrand, 1892
Peter Baron, en quête de succès littéraire, découvre par hasard dans le tiroir secret d'un bureau récemment acquis, des lettres de Sir Dominck Ferrand ; or, elles pourraient ternir la mémoire de cet homme d'Etat. Alertée par une intuition, Mrs Ryves demande à Baron, son voisin, de brûler ces lettres.
La vie privée, 1892
Lors de vacances en Suisse où se retrouvent plusieurs artistes, le narrateur et Blanche Adney, une actrice en quête d'un grand rôle, découvrent que pendant que Clare Wawdrey, l'auteur à succès, discute dans le salon, son "double" écrit dans sa chambre. Quant à  Lady Mellifond, elle s'inquiète pour son mari qui semble "apparaître" seulement en public.
Le coin plaisant, 1908
Spencer Brydon, de retour de New York après 33 années d'absence, retrouve la maison de son enfance et s'interroge sur sa vie et ses choix. Dans la maison familiale, une présence l'obsède, et Spencer commence à "hanter"  les lieux à la recherche d'un fantôme. 

Ces 4 textes ont pour point commun les thèmes de l'identité et du choix, révélés par l'apparition d'un élément fantastique. La maison hantée pour le rejet de la tradition familiale dans « Owen Wingrave », l'intuition reliée à  un objet et la persistance du lien de parenté dans « Sir Dominick Ferrand », le dédoublement pour opposer l'identité sociale à l'identité profonde dans « La vie privée », encore le dédoublement et la maison hantée pour la remise en cause des choix et de l'identité dans « Le coin plaisant ».
Dans ces nouvelles d'Henry James, comme dans d'autres, l'élément fantastique intervient progressivement et contribue, avec le style naturellement, à créer une ambiance étrange. C'est un aspect qui se retrouve notamment dans certaines nouvelles de Mérimée. (Henry James avait traduit « La Vénus d'Ille »). Je connaissais peu les œuvres d'Henry James. J'avais lu Les papiers d'Aspern (1888) quand j'étais adolescente ; Sir Dominick Ferrand  aborde également le thème de documents cachés dans un bureau, sous un angle différent.
Ces quatre nouvelles reprennent également des sujets de prédilection de Henry James : la description d'une personnalité en particulier et des liens sociaux, ou encore l'écrivain et le travail de l'écriture. Un exemple dans « Sir Dominick Ferrand », lorsque l'éditeur de Baron lui demande de revoir son texte : « Perter baron se sentait dans l'alternative de décider s'il n'était pas assez intelligent, ou simplement pas assez abject pour réécrire son histoire. Il eut pu en vérité avoir moins d'orgueil s'il avait eu plus d'habileté, et plus de discernement s'il avait eu plus de pratique. L'humilité, dans le métier des lettres, constitue la moitié de la pratique, et la résignation, la moitié du succès »


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