(Publié le 5 Décembre 2009)
Jane Austen, Raison et sentiments,
10/18, 382p.
Présentation de l'éditeur
Raison et sentiments sont joués par deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.
Raison et sentiments sont joués par deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.
J'étais contente de retrouver l'univers de Jane Austen, même si je
connaissais déjà l'histoire de ce roman. J'avais aimé l'adaptation d'Ang Lee et les très belles
interprétations d'Emma Thompson, dans le rôle d'Elinor, et de Kate
Winslet, dans celui de Marianne.
J'ai apprécié à nouveau le talent de Jane Austen pour restituer les ambiances
de la sphère féminine, les sous-entendus, les regards, les
attitudes, tous ces petits détails qui forgent les amitiés et les
inimitiés sous le vernis de la bienséance. Jane Austen
sait décrire les rêves et les aspirations confrontés aux contraintes
sociales, en particulier au mariage, si déterminant dans le destin
des femmes de cette époque et de ce milieu. En donnant quelques
traits caractéristiques, elle nous permet de comprendre facilement ses
personnages. Cet aspect m'a beaucoup plus intéressée que le côté
sentimental, très développé et bien traité dans ce roman, mais qui me touche
moins.
L'opposition entre Marianne et Elinor tient toute l'intrigue, sur la dualité
profonde entre la raison et les sentiments, bien sûr. Passionnée, rêvant
d'amour idéal, Marianne refuse de céder aux convenances, tandis
qu'Elinor, réservée, dévouée, en reste prisonnière. Les deux sont attachantes,
même si je suis plus sensible au personnage d'Elinor, plus nuancé et
subtil.
Marianne "Il lui était impossible de dire le
contraire de ce qu'elle pensait, même dans les occasions les plus banales; et
c'est en conséquence, sur Elinor que retombait la tâche de mentir lorsque la
politesse l'exigeait".
Les personnages secondaires sont tout aussi intéressants, en particulier
Fanny, calculatrice et sournoise, et Lucy, qui apparaît assez naïve au
début du roman pour se révéler ensuite beaucoup moins lisse. La description des
réactions d'Elinor, lorsque Lucy lui annonce ses fiançailles avec Edward, est
réellement émouvante. Ce passage reste l'un de mes préférés du roman.
Elinor "était plus forte seule, et son bon sens
la soutenait si bien que sa maîtrise d'elle-même était sûre, son apparence de
gaité aussi invariable qu'il était possible de l'imaginer sous l'empire de
regrets aussi poignants et aussi récents".
Je connais encore trop peu l'oeuvre de Jane Austen et l'histoire de la
société anglaise du début du XIXe siècle pour apprécier toute la richesse et la
subtilité du roman.
En revanche, en lisant le livre après avoir vu le film, j'avais en tête les
décors et le jeu des acteurs. Je peux maintenant confirmer ce que je
supposais : l'adaptation d'Ang Lee, fidèle au texte et à l'esprit du roman
est vraiment très réussie !
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